Ni beaux ni laids

Ni beaux ni laids

Le bucheron aux traits fins

 

 

Ils sont entrés comme un seul homme

 

Dans le monastère

 

Les religieuses en servantes de Dieu

 

Portaient dans leurs mains

 

Un délicieux potage brûlant dans de grandes soupières

 

Pour ces valeureux travailleurs affamés par les durs labeurs

 

L’un d’eux vit deux joues s’empourprer

 

Et un regard se troubler

 

Mais sans un mot et trop fatigué

 

Il se mit à manger

 

On aurait pu entendre penser à mi-voix

 

Un ventre vide n’a qu’une envie

 

Boire et s’alimenter jusqu’à satiété

 

Pourtant, une autre faim tenaillait les corps

 

Une autre soif les dévorait…

 

Plus la saison avançait et plus les yeux de la religieuse

 

S’attardaient sur le bucheron aux traits fins

 

Elle n’avait pas l’habitude des rendez-vous galants

 

Pourtant,

 

Les regards se croisaient et dans les prunelles dorées de la novice

 

Le brave homme décelait des trésors insoupçonnés

 

D’amour et de tendresse

 

L’ivresse

 

S’emparait de lui

 

Chaque nuit

 

Il embrassait cette bouche close

 

Cette peau tendre dans une chambre close

 

Il imaginait la cueillir comme une fleur

 

Fragile et délicate

 

Qu’il ferait éclore

 

Chaque nuit avant l’aurore

 

Aux petites heures

 

De l’amour

 

C’est ainsi que malgré une situation précaire

 

Cet homme droit et fier

 

Fit sa grande déclaration

 

Un prêtre célébra leur union

 

Ils vécurent pauvres, mais heureux

 

Et ils eurent de nombreux enfants.

 

FFA 00051195

 

 



24/11/2012
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