La pose...
Sensible au parfum raffiné de sa muse
Une émotion lui serra la gorge
Une émotion douloureuse…
Il voulait terminer le portrait
Mais les larmes lui brouillaient la vue
Si belle ainsi
La bouche fardée
Nue,
Avec le regard assombri par quelque chose ou quelqu’un
La pose lui sembla longue et si courte à la fois
Son désir se devait d’agoniser avant qu’elle ne puisse décoder…
Il se sentait incapable de supporter son mépris
Elle avait été précise : je reviens pour la dernière fois
Je ne t’aime plus …
Sur le moment, la colère lui avait griffé la gorge
Puis, la putain de chagrin comme un bruit de fond indésirable se mit à lui marteler le cœur…
La mémoire emplie à ras bord de ces nuits où elle se blottissait contre lui, la danse au ventre, au creux du même lit…
Il savait que ses mains pourraient la peindre pour l’éternité, mais ses mains seraient en exil de sa peau. Il avait comme une impression de voir mourir une étoile en plein jour…
Soudain, elle sembla deviner, mais se ravisa…
Le souffle court et encore secoué … il espéra…
L’oublier …
Il la regarda bêtement
…
La muse referma la porte de l’atelier sans bruit et sembla s’évanouir dans la rue
À ce moment-là, il pleura avec l’étrange sensation d’avoir largué son cœur quelque part
…
Lorsque la journée déclina, sur une page blanche était dessiné un croquis de femme incomplet comme si l’artiste n’avait pas terminé son ébauche.
Artiste-peintre Henri Valachman
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 270 autres membres