Ni beaux ni laids

Au soleil couchant, Évelyne fait
sa toilette minutieusement, se brosse longuement les cheveux et enfile sa plus
jolie tenue de nuit. Puis, elle examine avec les yeux et avec les mains, tous
ses souvenirs. Satisfaite, elle s’étend dans son grand lit et ferme les yeux.
Quelques instants plus tard, elle esquisse un sourire de demi-lune et ses
traits se détendent.

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Évelyne toute gamine se retrouve
en sautillant au bas d’un gigantesque escalier. Elle saute avec une grande
souplesse les premières marches et cueille de jolies fleurs multicolores en
passant. Le ciel bleu sans écume est si loin et si haut. Évelyne éclate de rire
et continue sans regarder en arrière, son ascension. Peu à peu, ses pas
ralentissent et elle s’écorche les bras dans les rosiers, mais cela sent si bon.
Évelyne s’accroche aux vignes, chante avec les oiseaux et découvre un monde
inconnu. Les plantes grimpent avec elle, des inconnus la croisent sur des
paliers, des amis montent à ses côtés, mais certains s’arrêtent en chemin,
d’autres empruntent des sentiers cachés pour aller dans un autre endroit
jusqu’au jour où Évelyne se retrouve vraiment seule tout là-haut. Le vent, les
orages et même la foudre sont tombés sur elle, mais Évelyne ne cesse jamais
d’avancer.

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Soudain, la brise caresse son
visage, le soleil se marie avec la lune et la mer ne fait qu’un avec le
firmament. Évelyne sait qu’elle a trouvé sa destination. Une magnifique maison
se dresse avec une cheminée qui tousse vers le ciel, une licorne l’accueille et
de magnifiques oiseaux la guident jusqu’au jardin. De ses doigts, Évelyne
caresse les moutons qui se sont rassemblés dans le ciel. Essoufflée et
assoiffée, elle savoure à petites gorgées l’eau fraîche de la fontaine. Puis,
elle étend les bras pour s’unir à jamais avec l’univers.

Texte inspiré du video" la vallé del eden de Nino De Angelo"