UNe femme et sa plume partie 22
Le 21 mars 2025
Si je m'abandonnais au farniente
Que se passerait-il
M'habiller d'insouciance
Devenir cours d'eau, souffle de vent
Toujours à la recherche de je ne sais quoi
Ne pas savourer ce plaisir de l'ennui
Toujours cette crainte de l'inactivité
Comme si je vivais des petites morts
Pourtant, je ne recherche pas le bruit,
La foule, ...le dépêche-toi
Je ne m'y reconnais plus
Je suis rendue ailleurs
Lorsque le jour déserte
Que la clarté disparaît progressivement
Je ralenti moi aussi la cadence
Comme si j'avais le droit
Sur le rebord de ma fenêtre
J'observe la vie se vivre
Je secoue les miettes de la peur
De l'incertitude, de l'inconnu
Je me questionne souvent
Sur le pourquoi, le comment des choses
La fragilité, la vulnérabilité humaine
Sur ce besoin de tendresse
Sur les droits humains bafoués
Sur le désamour, le manque de compassion
Oui, si je m'abandonnais au farniente
Que se passerait-il?
Le 22 mars 2025
Plus jeune, des larmes mêlées de sel désespoir
Devant l'impossibilité d'apprendre
La vie, ma vie tournait autour de la musique, des livres, la danse...
Aujourd'hui, je réalise que ce que j'aime plus que tout, c'est le processus de la création. Autodidacte depuis toujours, je n'ai pas à me sentir comme une imposteur(e).
Plus jeune, chez mes grands-parents, j'effleurais le clavier du piano. Je regardais attentivement. J'écoutais grand-mère me dire place ta main comme une pomme...Puis, au pensionnat, je mémorisais ce que les élèves musiciennes apprenaient... je tentais de reproduire notes, placement des mains, position du corps
Peu à peu, ça chantait, ça jouait dans ma tête et je me permettais de plus en plus de créer. Je n'avais pas peur. J'osais Les mots sont venus après à la musique, pour les chansons que je voulais écrire.
La vie m'a quand même donné l'opportunité d'étudier, de travailler, de chanter, d'écrire, de jouer... un peu de télévision, de théâtre, de radio... et depuis quelques semaines, je m'amuse avec le dessin. Sans aucune prétention, encore une fois, le processus de la création m'apporte de la joie, de l'apaisement.
Le sentiment de plénitude ne m'habite pas totalement. En même temps, je réalise avoir réussi à satisfaire à ma manière, plusieurs essentiels à ma vie. C'est beaucoup. Merci la vie
A l'écart du bruit
De l'agitation
Intérioriser, m'approprier
Ce que je vis
Je me suis toujours demandé si dire à voix haute
Une grande émotion diminuait la force
La complexité de ce qui se chamboulait au creux de mon creux
Écrire.... personne ne peut m'interrompre dans le flot de mes mots
Le dire ou le raconter...je ne sais pas
Je n'ai jamais eu d'intérêt pour étudier à voix haute
J'ai toujours penché pour un travail interne...écrire
Comprendre, apprendre
Au théâtre c'était différent, je racontais avec ma voix, mon corps...
Une histoire qui ne m'appartenait pas
Je pouvais faire un lien avec des choses qui me concernaient, mais il ne s'agissait pas de moi. Malgré tout, j'ai toujours éprouvé de la difficulté à étudier un rôle à voix haute. J'avais besoin de me faire une représentation interne et muette pour arriver par la suite à jouer.
Il m'arrive d'écrire avec un fond musical
Mais lire me demande un recueillement, une attention pour défricher
Ressentir en moi le mot, la phrase, le texte, le poème
A l'université, je me créais une bulle imaginaire où le brouhaha des autres ne m' atteignait pas. Dans la vie, j'ai une capacité à faire plusieurs choses en même temps. Pourtant, je monte des barrières psychologiques pour ne pas être avalé par ce qui se passe à l'extérieur
La nuit ... des mots, de belles phrases...
Comme j'ai étudié... j'en étais si fatiguée au matin. Seule avec mes pensées....
Lorsqu'un recueil de poésie me touche l'âme , me dérange même
J'aime le relire, le savourer à nouveau
Y trouver un autre sens, une nouvelle émotion,
...parfois, enraciner encore davantage l'émoi que cette poesie suscite chez moi
Comme si mon coeur ressemblait à une éponge et qu'il aimait s'y perdre jusqu'à s'y noyer
Le 26 mars 2025
Refaire sa vie
Sans peur
Au creux de la main
Poussière de regret
Ne mène à rien
Décrocher cette toile
Qui se tisse malgré soi
Je peins
Pour moi
Je réinvente le jour
Mes volets s'ouvrent
Le plaisir s'invite
Avec le temps
Le coeur
Mon coeur
Dans du papier bleu
Se protège de la poussière
Avec le temps
Le coeur
Mon coeur
Comme une fleur
Fragile, délicate
Sur ses pétales
De la rosée
Son feuillage
Frissonne au grand vent
Avec le temps
Même le beau temps
La chaleur
La lumière
Perle d'eau dans son œil
Pouvoir au moins une journée
Ne pas éprouver d'anxiété, de peur, de regrets
De colère
Me laisser accompagner par la joie
Ressentir de la chaleur, de la plénitude
Comme une impatiente,
Étirer mon cou apercevoir du beau
De la lumière, de la chaleur
Mais en dedans, cela grouille encore
Comme de vieilles rancunes
Ces jours-ci je me tiens occupée
Pour ne pas entendre ce bruit de fond
Aujourd'hui, le soleil est roi
Même s'il fait froid
L'hiver ... perdure
Je n'aime pas vivre ici. Pas assez
Ni l'endroit, ni la maison
J'ai l'impression de revivre ce que j'ai vécu il y a 50 ans
Je n'ai pas besoin de voir les miens chaque jour
En même temps, j'aime les savoir plus près
Je nous trouve loin
Nous vieillissons
C'est beau la nature, la campagne, l'eau
La forêt... mais pour y passer des vacances
Je me sens prise au piège
En même temps
Contradiction
Je veux vivre sans bruit, sans brouhaha
M'éloigner de la compétition, de la bousculade
Prendre le temps... lenteur
J'ai peur. L'avenir me fait peur
Presque tout me fait peur maintenant
Je me sens seule. C'est ainsi
Parler... ne pas se sentir comprise
Ni écoutée.
Vouloir faire plaisir aux autres
A son détriment ... c'est pas fort
Avoir su aimer sans dépendance
Aimer avec conditions
Savoir dire non... surtout maintenir sa décision
Je suis aussi en colère contre moi
Il y a tellement de misères dans le monde
Je devrais réussir à me satisfaire
De ce que j'ai et c'est déjà très bien
Comme toujours, un manque, une insatisfaction ...
En même temps, je crois que c'est plus profond
Je n'ai pas une facilité au bonheur
Comme un clair de lune
En plein soleil
Le sentiment de ne pas être au bon endroit,
Ne pas savoir de quoi parler, se voir comme une intrus
Dans un groupe. Même au sein des siens, ne pas se sentir en adéquation
Déranger, déplaire,
Suis-je de trop ?
Alors, parler pour ne rien dire
Rester en retrait souvent
M'isoler dans ma bulle (mes) bulles
Musique, écriture, lecture, animaux
Maintenant du griffonnage
Ma routine... sécurité
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