Une femme et sa plume partie 18
Le 5 février 2025
Un jour froid à me faire mordre les joues, mais lumineux
M'invite à capter la beauté
Le bleu du ciel comme un immense parapluie
Au-dessus d'une nappe blanche
Traces silencieuses de mon fidèle
S'impriment sur la neige
Mes pieds font un bruit qui trahissent ma présence
Dans le chemin glacé menant au bois
Un pic bois picore
A qui mieux mieux
Au loin.... Tintamarre
La rivière déporte les rumeurs
Fragile comme la brise
Qui tombe sur mon coeur
Forte comme la tendresse
Que je dépose dans tes mains
Vulnérable comme le pétale
D'une rose chiffonnée
Avant de tomber
Amoureuse. De la vie
Envers et contre-tout
Le 6 janvier 2025
Dans un jardin couvert de neige
Un oiseau sur sa branche
Chante Son si pur
La clarté de la forêt
Comme suspendue entre le ciel
Et la terre
La nature " humanise
Le désordre, ... de l'homme
Comme une porte ouverte
Sur" l'obscurisme"
Une tulipe se pointe
Fragile, gelée.
Debout
Mélancolie
Quand passe au-dessus de la rivière
Des nuages en grappe de raisins blancs
Dans le sombre de ce jour
Toujours un peu d'ombre
Chatouille mon coeur
Le bruit de l'eau coule
Derrière la montagne
La forêt ne dit mot
La lumière brille par son absence
Tremblante comme une jeune mariée
Le coeur, l'amour. Lampe à la main
Le 7 février 2025
Une fois de plus, le jour
Se teinte d'un clair-obscur
Les jours de grand soleil
Le froid est mordant
Les jours plus gris
Me rende plus confortables lors
De mes randonnées
Dans la main de la brise
Le silence est fendillé par le hoquet
Des branches
Je ne me lasse jamais de les entendre
Je continue de penser qu'ils communiquent leurs états d'âme
Je me dis pourquoi pas
Comme nous les humains
Avoir besoin de raconter nos frissons, nos silences
Les arbres retiennent nos confidences
Nos secrets
Tout est si vivant
Tout est recueillement
Lorsque la clarté du jour
Viendra se cacher dans mon cou
La porte de la nuit entrebâillée
Le coeur dérive
Tout doucement
Je pousserai le verrou
Jusqu'à demain
Devant ma fenêtre
Je m'attarde
Un début de quelque chose
En attente de
Le 8 février 2025
Comme une nouvelle promesse
Chaque jour
Une autre rencontre
Avec la vie
Dans le repli de mon creux
Des mots si petits
Si simples
...vrais
Éparpiller du bleu
A perte de vue
Écouter le bavardage de la rivière
Les rumeurs. A la dérive
La brise effleure à peine
La tête des arbres
Je fixe l'horizon
Grand-père saurait vivre ce silence
Je le revois
Avec son fidèle à ses côtés
Partir au-devant de sa forêt
D'un pas lent, calme, assuré
Il savait vivre
Apprécier chaque moment
Puiser à même la nature
Sa force et son courage
Personnage hors du commun
Avec sa sagesse
Son vécu inscrit sur son front
Ses cheveux grisonnants
Le 9 février 2025
Souvenir de jeunesse
Ginette et moi partagions le même amour
La même tendresse pour les animaux
Ce n'était pas encore l'époque des vrais animaux de compagnie
Mais nous étions des "Filles"
Alors je pense qu'on nous laissait les aimer
En prendre soin ... un certain temps
Cela finissait par un chagrin
Le chaton ou le chien était donné
Disparaissait
Nous n'avions pas de pouvoir sur les grands
Notre façon d'aimer se voulait trop humaine
C'était l'époque du chien attaché dans une cour
Ou du chien, du chat qui vit sur une ferme
Et si vivre
C'était prendre le temps
Flâner Déguster. Rêver
Se prendre dans les bras
Se sourire du coin de l'œil
Et si vivre
Se voulait déposer le surplus
Quelque part
Se libérer...
Pour mieux aller au-devant de
Et si vivre
Se voulait partir
A la conquête du monde, mais
Nul n'ignore que personne n'a voyagé
S'il ne fait pas le tour de son moi
Et si vivre
C'était apprendre à mourir
A renoncer, Abandonner
S'abandonner
Aimer
Le 10 février 2025
Mon père est décédé (COVID)
Il était malade depuis longtemps ( Alzheimer…)
Je ne saurai jamais
Ce qu'il a vécu vraiment, ressenti
Ses secrets
Son père avant lui
Mon grand-père que j'aimais
Je ne saurai jamais rien non plus
Sur sa vie
Ce que j'ai appris vient des autres
Mon père ne m'a jamais parlé de ses grands-parents
Mon grand- père de ses parents
C'est spécial je trouve
Ma grand-mère me parlait de son vécu au couvent
De ce qu'elle a subi
De ses parents
Mais pas mon grand-père
Ni pourquoi mon père n'aimait pas sa mère
C'est spécial
Des pans de vie inconnus
Ses sœurs, son frère sont tous morts
Mon questionnement restera en suspens
Des mots pour
Parler de mon coeur-d'eau
De mon coeur-forêt
Des mots pour
Déposer sur le fil de ma mémoire
Raconter le vivant
Des mots pour
Caresser la chevelure des nuages
Converser avec les oiseaux
Des mots pour
Construire des ponts
Entretenir le rêve
Des mots pour
Traverser les déserts
Contourner les rochers
Des mots pour
Dénouer les noeuds
Broder des capucines
Des mots pour
Découvrir le poids léger des choses
Disperser des bouts de tendresse
Le soleil ce matin,
Semblait assis à califourchon sur la montage
Le feuillage des arbres bougeait à peine
J'ai contemplé un instant
L'épaule dénudée de la forêt
Bordée par le silence
J'apprends de plus en plus à vivre
Dans l'absence des bruits inutiles
Comme un long frisson de vie
Parcourt mon être
Je reviens d'un pays
Qui m'a creusé des trous dans le coeur
Le bleu du ciel virait au violet, au noir
C'était sombre, triste aussi
Il m'a fallu bifurquer, prendre un nouveau voilier
Pour retrouver un cours d'eau plus clair
Un ciel plus bleu
Les nuages plus cotonneux, légers
Autour de moi, c'était désolation
Je le crains
Toujours des regrets
Pour les souffrances à autrui
J'avais perdu mon trèfle à quatre feuilles
Mon pied marin, mon phare
La vie n'est pas une mer d'huile
Il y a des ressacs, des courants violents
Pourtant, comme une renaissance
Marcher le dos droit
Le coeur amoché, mais vivant
Vivre mon moment présent
Le 13 février 2025
Remonter à la source
Oser bifurquer
La marée frissonnante
Les mots souvent à contre -courant
Risquer le dire
Même le moins beau
Le rocher Recouvert d'un édredon blanc
La forêt a mis son déshabillé de fin de tempête
La broderie de fin de jour
Pour arriver directement au coeur
Se dépouiller
Laisser venir
Le matin qui se pointe
Le jour qui se fait tendre
Le soir qui se fera lenteur
Mes yeux s'ouvrent, admirent
Ma forêt veille
Ma mémoire danse
Chaque instant
S'inscrit dans mon coeur
J'apprivoise. Le monde
Le 14 février 2025
Viens, j'ai des mots doux
A te murmurer à l'oreille
Comme une étreinte a même le coeur
Une envie de chuchoter des je t'aime
Coeur plus léger
Sortir de la laideur,
Les mains enlacées
Sur les touches du piano
A l'écart
J'écoute le silence de la douceur
Je ferme mes oreilles aux bruits de la rumeur
Du désamour,
Je contemple ce bleu qui passe
Entre les branches des arbres
La lumière se dépose légère
La rivière insouciante, chante
Les oiseaux se font beaux
Le 15 février 2025
Parfois, les mots qui ne vivent qu'au présent
Désaccordent mon âme
Comme une impression de n'avoir jamais existé
Comme une femme qui se doit d'oublier tout ce qu'elle a aimé
Ce qui l'a construite
Comme une maison humaine démolie pour en construire une autre plus jolie, à la mode du jour
Quel dilemme Je ne suis pas ainsi
Lorsque la nature m'offre un cadeau de lumière
Je cueille et je bois à la source
Si ma mémoire me ramène à un temps jadis, je ne repousse pas de la main
Je vis l'émotion qui s'accroche comme la feuille à sa branche
Les jours de tristesse
Je les vis aussi. Cela fait partie de la vie, de ma vie
Les jours de pleurs, de peurs existent. Je sais que je ne suis pas seule à vivre des vagues à contre-courant. Certains n'en parlent jamais D'autres les repoussent et vont jusqu'à nier leur existence.
Je sais que demain sera un autre jour, que le soleil reviendra, qu'il y aura un nouveau printemps Je sais aussi que les pétales mouillés d'une fleur vont sécher, tomber... d'autres fleurs Toujours une renaissance.
Le 16 février 2025
Comme une aile
Au coeur
Une plume toute blanche
Virevolte
Avant de tomber dans le nid
Dans un recoin de la chambre
Une veilleuse allumée
Habiter sa fragilité
La clarté
Illumine les replis plus sombres
Le ciel si blanc
Le soleil absent
Le jardin tout blanc
Dans la maison, comme un printemps
Intérieur
Le 17 février 2025
J'aime penser
Que bientôt pointeront les tulipes
Les crocus
J'aime les fleurs de printemps
Ce temps des amours
Comme une promesse de douceur
Pourtant, de ma fenêtre
C'est beau
Je vois mon cours d'eau
Plus étroit
La neige devient la rive
Le rocher Une grosse guimauve congelée
Le vent de ce côté se fait discret
Devant la maison j'ai vu son aspect plus ravageur
La neige
A recouvert mes pas dans le chemin
Je refais avec mon fidèle
De nouvelles traces. Comme le petit Poucet
Avec ses miettes de pain
Chacun s'active
En dehors des souffleuses, pas vraiment de bruit
Les arbres continuent de se lamenter
Certains se dandinent
Je n'ai vu aucun chevreuil, ni écureuil...
Pourtant, ils sont tous là
Quelque part
J'aimerais bien voir un peu de soleil
Je vais me contenter de la clarté de la neige
Même les arbres feuillus sont blancs de froid
J'entends le bruit du monde
Comme de la poudrerie qui gifle
Qui rugit
Beaucoup de peurs...
A l'écart, je vis dans le doute
Dans mon abri
Je tente de me dépouiller de mes craintes
De m'accrocher
Au tendre du jour
Qui de ses doigts
Me caressent le coeur
La vie me parle
À travers la rivière, la forêt, les animaux
Le vent,
En moi, des battements d'ailes
Perdre un peu la notion du temps
Dans le silence blanc
Comme un apaisement
Comme à chaque hiver
Le blanc recouvre tout dans mon coin de pays
Les jours de grand soleil, je me couvre
De soleil
La beauté plein les yeux
Je laisse courir l'eau glacée de la rivière
Certains jours, le gris blanc à perte de vue
Avec les grandes froidures me gèlent de la tête
Aux pieds. Cela reste plus difficile. En même temps, si mes pieds ne se promènent pas sur la glace
Je me sens plus en sécurité. Je vis au pays de la neige
De l'hiver longue durée
Le 18 février 2025
Habiter entre les murs porteurs
Du tendre
Sortir
Marcher
Le vent a effacé certains de mes pas
Je recommencerai
Je retrouverai mon chemin
Mes détours
Dans la forêt
En bas
Toujours le cours d'eau
De la rivière
Plus haut
La montagne coiffée
Un béret blanc
Le 19 février 2025
Au cours des derniers jours
Du temps pour réfléchir
Pour vivre chaque instant de lenteur
Dans la douceur
Tous ces sentiers empruntés
Ces détours
Parfois marcher deux pas
Reculer d'un pas, mais avancer
Je fais des provisions de beau
De tendre, de gentil aussi
Pour adoucir au meilleur
Le rude, le laid ...le mauvais
Taire les bruits de peur
Soulager les plaies ouvertes du monde
Solidifier mon être
Pour desserrer mes poings
Le 20 février 2025
Le vent me confie des maux de vie
Des mots-mensonges
Je suis mon chemin
Je regarde la vie. Ici
A l'oreille, un chant discret
Un oiseau
Poésie
Je souri. J'oublie
Dépouillée, les yeux songeurs
L'essentiel
...Tendresse
Le 21 février 2025
Le dire
N'est pas toujours un "Embelisseur " de vie
Puisque le dire
Se rattache à l'intime
Sensibilité, subtilité
Profondeur, authenticité
L'émotion n'étant pas une variable stable
Comme le temps, la vie, la marée
Ils habitent l'espace en nous
Entrouvrent tous les tiroirs
De la commode. Fouillent les coins
Recoins de notre maison-coeur
Le dire ne trouve pas toujours l'écho
Dans la solitude pleine de silences
De notes discordantes, de souvenirs détrempés
Le jardin se retrouve parfois, dans la noirceur
Tirer les rideaux, faire aérer chacune des pièces
Déposer des fleurs,
Cueillir des fruits savoureux
Boire le bleu du ciel
Apprendre avec le temps
A goûter chaque tranche de gâteau
S'abandonner au chant de l'oiseau
Basculer même un instant, dans le nid de la douceur
Profiter de tous les moments
Bonheur, de paix
La tendresse dans chaque repli
De mon être
Fragile, ce désir intense
Vouloir écarter les rudesses,
Déraciner paumes ouvertes
Le désamour
Changer les rocailles de pierres
En rocailles pour fleurs
Effleurer le chagrin de l'autre
Retrouver les dessins d'enfants
Les regards émerveillés
Confiants
Cueillir une jolie fleur
De givre
Respirer le parfum de la vie
Le 22 février 2025
Le "manque"
Demeure vivant
Semblable à un soleil
Qui s'éloigne
Pour mieux revenir
Le "manque"
Est tenace
Comme le temps qui avance
Nous laissant ahurie. en arrière
Le "manque"
Devient criant
Certains jours d'orage,
Il vibre selon les saisons
Parfois, il s'éloigner dans sa gondole
Sous un magnifique ciel d'Italie
Il en profite pour faire des escales
Un baume de douceur
Apaise. Calfeutre
Les blessures
Accepter ce qui est
Le bercer ne le fera pas disparaître
Le frémissement de ce "manque"
Se fera plus léger
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