Ni beaux ni laids

Ni beaux ni laids

Lupanars

 

À proximité des casernes et des remparts, les lupanars ouvrent leur porte. Des filles de joie sont vêtues de

 

jaune, mais leurs chaussures sont rouge vif comme leurs lèvres ourlées fortement fardées. Ces femmes

 

esclaves s’agitent et s’offrent aux soldats et aux marins. Sises sur l’avenue des plaisirs, les lanternes brillent

 

dans la nuit et derrière les volets clos, des maquerelles surveillent les jeunes louves. Ces « fleurs de

 

macadam » deviennent marchande d’amour sans amour ni tendresse. Leur peau est ridée de caresses aussi

 

rugueuses que les pièces d’or qu’elles quémandent. Certaines espèrent en secret, trouver un peu de respect

 

et qui sait, l’amour vrai.

 

La chair ferme et tendre est prisée, mais personne ne se soucie du cœur de ces malheureuses. Dans la

 

pénombre, tout se confond même les hurlements qui s’élèvent certains soirs de pleine lune.

 

En retrait dans une chambre provisoire et sans attrait, une jeune fille glisse ses doigts dans l’échancrure de

 

sa robe. Lentement, elle se déshabille. Son corps mis à nu est froid et glaciaux sont ses émois. Elle a mal en

 

dedans et elle cache ses sanglots de désespoir dans le noir. Elle tremble et sa douleur est profonde. Cette

 

nuit s’enfuit son sourire à la Joconde., car son cœur est en lambeaux.

 

FFA 00051195

 

 

Peintre: Patrick Schembri



11/11/2012
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