Ni beaux ni laids

Un jour, j’ai demandé à la vie, mais pourquoi marcher au pas de course ma jolie? Tu ne pourrais pas

ralentir la cadence?

Savez-vous ce qu’elle m’a répondu la gueuse?

Tu n’as qu’à t’assoir un peu ma douce et être heureuse. Installe-toi sur ce banc et repose-toi. Vois

ce qui se passe autour de toi. Si tu trouves le temps long, fais un petit tour en dedans de toi et bois

à même la source qui coule en toi.

Naturellement, j’ai rétorqué, mais tu ne seras pas trop loin n’est-ce pas? Et la vie a éclaté de rire.

Hoquetant, elle m’a murmuré comme à un enfant, non tu ne me perdras pas. Tu n’as qu’à suivre les

pas que je te tracerai sur le chemin. De toute manière, ajoute la vie: une nuit ce sera à ton tour de

marcher en avant de moi.  Alors, tu t'envoleras et tu me regarderas du haut du ciel et moi, je

continuerai à vivre.

Je vous avoue que la vie m’a laissé bouche bée, car elle a raison je crois, la gueuse!

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Peintre: Patrick Schembri