Ni beaux ni laids

Déjà petite vouloir partir. Refuser cette vie, …

Presque chaque soir, des cris de peur, des pleurs. Vouloir s’enfuir. Se promettre de ne jamais reproduire ce mode de vie. Trouver refuge dans les livres, la musique… se sentir protégée à certains endroits, mais ne pas pouvoir y séjourner longtemps.

Taire ces mots, ce désespoir, cette honte. Désolée, mais ce n’est pas « le bon Dieu » qui s’occupe des enfants Ce n’est pas le « bon Dieu » qui oblige les petits à tout supporter. Le « BONDIEUSERIE » a fait du bien…, mais elle a fait beaucoup de mal. Elle permet probablement de supporter les malheurs, mais elle déresponsabilise à outrance.

Le temps passe…

Le séisme laisse des traces indélébiles. Le manque permanent, les attentes trop élevées. A ton tour, tu deviens parent te promettant que jamais tu ne blesseras tes enfants. La lune de miel…

Même si tu éloignes de toi ce qui t’a brisé, tu restes fragile et ton manque semble se propager malgré toi.

A qui dire qu’on se sent seul(e)

Vide

Souffrant(e)

La vie t’enseigne que tout n’est pas noir ou blanc

…

Tu accroches un sourire, un baiser, un éclat de bonheur, un bout de tendresse au creux de certains bras…

Mais tu n’y arrives pas… un mot, une odeur, un pleur, un cri, une douleur, une peur

Tu en oublies les bons moments…

Tu n’y arrives pas :

Assis dans la pénombre

Comme un chat guettant sa proie

Il attend

Puis, il explose

Fonce sur elle

Elle a beau crier, se débattre

Il est plus fort qu’elle

Ressenti longtemps

Du remords

J’ai eu si peur

Pour elle

Pour moi aussi

Alors, on avance, on chante, on pleure…

Francine

Artiste Hélène Miaz