Ni beaux ni laids

Ni beaux ni laids

Henri et la mer

Le regard tourné vers la mer, cet homme si imposant

caressait les mots lorsqu’il parlait à l’enfant que j’étais. Soixante-dix ans à

observer chaque vague, à écouter chaque murmure, à parler le même langage et

surtout, à garder le silence pour mieux comprendre son amante si charmante,

mais changeante. Henri ne confrontait jamais. Il respectait et s’étonnait

depuis toujours de la magnificence de cette grande dame. Amoureux fou, il

plongeait au creux même de la vie. Les yeux d’Henri se teintaient de bleu et de

vert comme la mer. Les jours où l’écume frisait au large et que le vent

chassait tous les imprudents, Henri souriait et attendait.

 

 

Un jour, Henri fit une démonstration pour épater la gamine

de jadis. Après un rituel pour bien observer le calme de l’océan, il s’alluma

une cigarette et il s’étendit sur le dos dans le pli d’une vague. Il resta

ainsi immobile et les yeux fermés. Puis, il revint sur le rivage, caressa la

tête de la fillette avant de lui tendre la main pour retourner à la maison.

 

 

 

 



13/04/2012
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